Alexander L. Waldorf | terminé.

Alexander est un homme assez banal. Enfin, il possède un charme naturel que l'on ne peut tout de même ignorer, il dégage quelque chose de particulier, une beauté et un charisme naturel qui en attire plus d'une. Mais ce n'est pas vraiment un coureur de jupon. Il vit encore seul, et bien qu'il lui arrive d'avoir une aventure de temps à autres, il reste célibataire pour le moment. Niveau physique c'est un homme dans la moyenne, ni trop grand, ni pas assez. Ses cheveux sont châtains, plutôt clair. Ses yeux sont bleu, tournant presque sur le gris. Son regard parle beaucoup. Il a un teint très pâle, un visage bien dessiné, expressif. Il est capable d'être discret et de se fondre dans la masse. Il est d'un naturel calme et passif et arrive facilement à se faire oublier. Il est poli, courtois, mais c'est quelqu'un de plutôt distant. Il parle rarement pour rien dire, et sa nature effacée font de lui quelqu'un que l'on ne remarque bien souvent que sa présence physique qu'il est dur d'ignorer. Ce n'est qu'en entrant en contact avec lui que l'on découvre toutes les richesses qu'il a à partager. Solitaire, il est rare de le voir en compagnie de quelqu'un. Il a quelques amis d'école et un entourage plutôt bien composé, mais il préfère souvent passer son temps seul.

C'est un grand intellectuel qui lit énormément. Il dévore n'importe quel texte qui lui tombe sous la main. Il aime particulièrement la poésie. Il apprécie également la musique en tout genre. C'est un homme avec une culture assez riche qui a toujours soif d'apprendre. La médecine est vraiment une de ses grandes passions et ses études le comble presque au plus haut point. Il est passionné par ce qu'il fait et va toujours au bout de ses projets, il ne fait jamais les choses à moitié.

Ma vie ne se résume pas à grand chose. Je ne suis pas de ses enfants qui on eu une jeunesse merveilleuse de cette époque, emplie de la bienveillance de leur mère, choyés, aimés. Au contraire...

Je suis né au courant d'une froide matinée d'octobre, à l'hôpital Hammersmith dans le riche quartier de Wesminster. Vous me direz, issu d'une famille plutôt modeste, ce n'était pas toutes les femmes à l'époque qui avait accès à l'hôpital pour mettre au monde leurs enfants. J'ai eu la chance, soit disant, d'avoir un père médecin, ce qui apparemment facilita les choses. On considère la naissance comme le premier traumatisme humain, bien que n'en ayant aucun souvenir il paraitrait que cela nous affecte jusqu'à la fin de nos jours. Nos mères sont bien cruelles ne trouvez vous pas? Vous offrir neuf mois de magnifique confort, dans l'intimité, la chaleur et la tranquillité de leur ventre, pour ensuite nous révéler au monde, nous faire atterrir dans un univers froid, macabre, et ô combien difficile. Malgré tout, je pense avoir plutôt bien supporté ma naissance pour en arriver jusque ici. Les premières années de ma vie ne furent pas des plus roses, mais j'en garde tout de même un bon souvenir. Nous vivions dans le triste et lugubre quartier de Whitechapel. Nous aurions probablement eu les moyens de résider dans des lieux plus huppés vu le salaire tout de même modeste que ramenait mon père à la maison, mais ils préféraient se contenter d'un habitat peu dispendieux, et profiter de l'argent superflu pour s'adonner à d'autres luxures. À cette époque, j'avais quelques amis avec les quels nous aimions jouer dans les rues aux plus hautes heures de la journée. Nous y avons fait les quatre cent coups et étions très fier de nous. C'est durant cette période que les choses commencèrent à s'assombrir pour le jeune garçon que j'étais. Mon père découvrit qu'il était atteint d'une lourde maladie neurologique dégénérative. Se faire apprendre cela quand on est médecin est un coup dur, laissez moi vous le dire. Il put exercer son métier encore quelques années avant que des tremblements, mouvements incontrôlés et problèmes d'élocution ne fassent surfaces dut à cette pathologie, l'empêchant d'effectuer la moindre chirurgie. Mon père perdit son travail lors de mes sept ans, je m'en souviens encore très bien. Durant ce temps, ma mère souffrit beaucoup de voir la situation de son mari dégénérer de la sorte, l'inquiétude la plongea dans l'alcool, elle devint une mère bien misérable à mes yeux, incapable de me traiter comme je le méritais. Les mois passèrent et mon père était incapable de trouver un nouvel emploi. Ma maternelle le maudissait de le voir ainsi, dans l'incapacité de fonctionner adéquatement. Son état dégénéra bien vite. Moi j'étais au milieu de cette situation, ne pouvant poser le moindre geste pour aider mon père.

Ma mère commença a faire acte de violence envers moi. Elle disparaissait de longues heures durant la journée et revenait juste à temps pour faire à manger, me laissant seul avec le malade qui commençait à me faire peur. N'ayant plus aucun contrôle sur ses gestes et ses mots, j'avais parfois l'impression qu'il était devenu dément et j'étais le seul dans cette maison à m'en occuper. Quand ma mère revenait à la maison, elle sentait mauvais. Mon père lui criait qu'elle sentait la charogne, l'alcool, le sexe. Il lui hurlait qu'il y avait d'autres moyens de ramener de l'argent à la maison, que ce n'était pas en jouant à la catin sur les trottoirs qu'elle nous sauverait. Comme toute réponse ma mère hurlait à son tour, lui lançant le premier objet à sa portée. Elle arrivait tout le temps dans un état pitoyable et se montrait agressive envers nous. J'étais terrorisé par cette femme que je ne reconnaissais plus. Elle commença a m'accuser de toutes les injustices, les erreurs commises. Quand je faisais quelque chose de travers, elle m'enfermait dans la cave à charbon des heures durant, de là je pouvais l'entendre hurler sur mon père et le traiter des pires horreurs. Moi, j'avais froid, j'avais faim...je pleurais, je désirais profondément disparaître. Quand elle revenait me chercher, j'avais droit à un bon coup de ceinture ou de la première chose qui lui tombait sous la main. Il arrivait que je passe des journées entière sans manger car elle ne rapportait plus rien à la maison. Les bouteilles d'alcool vides s'accumulaient sur la table et le seul moment ou elles en disparaissaient était quand elle décidait de les lancer à tord et à travers dans tout l'appartement, nous maudissant moi et mon père d'avoir ruiné sa vie.

L'année de mes dix ans, j'entrai à l'école, mon père fit un arrêt cardiaque qui lui couta la vie. Je me retrouvais maintenant seul face à cette immondice qu'était devenue ma mère. La disparition de mon paternel fut une épreuve troublante. J'étais soulagé en un sens de ne plus devoir en prendre soin, de ne plus avoir à supporter ses crises, ses démences terrorisantes, l'horreur qu'il m'avait fait vivre...mais plus aucun soutient pour affronter cette sorcière. En revenant de l'école un beau jour j'avais essayé de prendre la fuite. Je passai alors trois jours dans la rue avant que la folle ne me retrouve. Elle me fit passer la pire heure de ma vie, m'assenant coups sur coups. J'étais un enfant affamé, à la maison je ne mangeais pas. Je préférais me retrouver à l'école ou je me sentais plus en sécurité et ou la nourriture était plus abondante. Un beau jour, ma mère tomba enceinte d'un parfait inconnu et mit au monde quelques mois plus tard une superbe fillette. Quel soulagement se fut pour moi de ne plus me retrouver seul dans cette maison. Je m'attachai immédiatement à cette petite sœur qui était mon seul réconfort en ces lieux. Mais elle était dans un état déplorable, elle ne mangeait pas, pas plus que moi. Elle fut envoyée à l'orphelinat bien avant sa deuxième année, et voilà que je subissais cette nouvelle perte avec difficulté. Les années passaient, et tout ce que je souhaitais était de voir disparaître cette femme.

Ainsi se déroula mon enfance infernale. À l'adolescence je témoignais un grand intérêt pour la médecine comme mon père et désirais étudier dans le domaine plus tard. Dès que je pus, je quittai donc avec grand soulagement le nid, ou l'enfer familial si je peux me permettre. Je partis étudier dans un collège très renommé pour finalement entrer dans une école de médecine très réputée. Il me reste à présent deux années d'études à combler et j'ai déjà la chance de pouvoir commencer à travailler dans le domaine. Je vis dans un appartement très modeste dans le quartier de Whitechapel.